Le développement hypothéqué par la dégradation des sols débattu à Dakar
La dégradation des sols en Afrique due aux changements climatiques est au cœur d’une rencontre de trois jours organisée à Dakar, par l’Institut national de pédologie (INP) du Sénégal, le NEPAD et la FAO, sous le thème: « Sols et changements climatiques : stratégies d’amélioration de la productivité agricole ».
Les organisateurs de cet atelier qui débuté hier lundi, veulent placer la gestion durable des terres au centre des préoccupations non seulement des décideurs et partenaires techniques et financiers, mais aussi des producteurs directement concernés par les changements climatiques.
La qualité de vie en Afrique mise en danger par la dégradation des sols consécutive aux changements climatiques et au réchauffement de la terre, a déclaré Néné Loum, Conseiller technique au ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’équipement rural, à l’ouverture de cet atelier.
« Si l’érosion accélérée se poursuit sans freins d’ici 2020, les diminutions de rendement seraient de 16,5% pour tout le continent et de 14,4% pour l’Afrique subsaharienne », a averti Loum. « La presqu’Ile du Cap-Vert, très vulnérable aux changements climatiques, risque de perdre plus de 50% de ses plages », a-t-il prévenu.
Fort de ces prévisions aux conséquences graves, Papa Nékhou Diagne, directeur technique de l’INP, propose la gestion durable comme alternative à la dégradation des sols, dont l’une des conséquences est la pression exercée sur le foncier. « On peut inverser la tendance de la dégradation des terres en promouvant la gestion durable des terres, car, à l’heure de la relance de l’agriculture sénégalaise et de l’orientation de l’utilisation des ressources en terres, dans un contexte de changements climatiques, les sols méritent une attention particulière », a indiqué Diagne.
Pour le responsable sénégalais, les changements climatiques hypothèquent gravement le développement de l’agriculture au Sénégal, relevant que «les phénomènes climatiques contribuent à l’altération de la capacité de séquestration du carbone des sols et la baisse de leur fertilité».