La chute des cours du pétrole pousse la Russie à la privatisation
Face à la chute vertigineuse des cours mondiaux du pétrole, la Russie se résout à privatiser certains de ses groupes publics.
Selon le ministre russe de l’Economie, la situation budgétaire du pays s’avère « critique », et rend urgente la mise en œuvre de privatisations longtemps retardées en dépit des turbulences des marchés.
« La situation budgétaire est critique et les turbulences des marchés financiers ne donnent pas de raison d’espérer un quelconque rebond », a déclaré le ministre de l’Economie, Alexeï Oulioukaïev, affirmant que «le défi consiste à conclure des transactions de qualité et rentables sur des marchés extrêmement défavorables ».
Si aucun détail n’a été révélé sur ces ambitions de privatisation, le président Russe, Vladimir Poutine a tenu lundi à Moscou, une réunion dans ce sillage, avec les patrons de groupes notamment les pétroliers Rosneft et Bachneft, le producteur de diamants Alrosa, la société des chemins de fer RZD, la banque VTB, la compagnie aérienne Aeroflot et les chantiers navals Sovcomflot.
L’Etat russe, a averti Vladimir Poutine « ne doit pas perdre le contrôle sur des entreprises stratégiques », les acheteurs doivent se situer « sous juridiction russe » et surtout, les actifs concernés ne doivent pas être « vendus à prix bradé ». L’idée derrière est ce projet, est de combler l’énorme déficit budgétaire crée par la chute des cours des hydrocarbures, qui représentent la moitié du budget du pays.
Le ministre des Finances Anton Silouanov a évalué à 1.000 milliards de roubles (11,5 milliards d’euros) les gains potentiels pour l’Etat de futures ventes d’actifs publics.
En 2014-2015, le marché pétrolier était orienté à la baisse et « nous attendions que la situation change, mais maintenant on se rend compte qu’il n’est plus possible d’attendre », a indiqué Alexeï Oulioukaïev.
En décembre et janvier, le plongeon des cours du pétrole a pris une ampleur telle que le gouvernement russe a dû annoncer de futures baisses de ses dépenses et de nouvelles privatisations, car le budget a été bâti sur un baril à 50 dollars en moyenne, alors qu’il affichait 32 dollars ce mardi à Londres.