6ème année sombre pour le coton camerounais
La Société de développement du coton (SODECOTON) du Cameroun qui se trouve sur une pente glissante depuis quelques années, a eu recours pour la 6ème année consécutive, à un prêt syndiqué de 30 milliards de FCFA contracté auprès d’un pool de 5 banques locales.
Ce prêt avancé par le pool bancaire ne couvre même pas la moitié de ses besoins en liquidités qui sont évalués à 75 milliards de FCFA, pour couvrir la campagne 2015-2016.
Ledit prêt, éventuellement extensible à 40 milliards FCFA, oblige désormais l’entreprise à déployer d’autres stratégies en vue de satisfaire ses engagements vis-à-vis non seulement des quelque 225.000 producteurs, mais également des fournisseurs d’intrants et autres transporteurs.
Depuis 2010, c’est le désamour entre la SODECOTON, et ses partenaires financiers traditionnels. Pour ne pas déposer le bilan, le géant du coton camerounais était contraint de recourir à d’autres formes de financement. La société cotonnière a dû faire face aux tensions de trésorerie généralement imputées aux retards d’exportation de ses cargaisons de fibre blanche.
En proie à la fluctuation des cours mondiaux de l’or blanc, la société qui exporte 80% de sa production, doit également combattre le phénomène de vente frauduleuse du coton fibre au Nigeria voisin, par des producteurs ayant pourtant bénéficié de ses appuis financiers.
Lors de la campagne 2014-2015, la production a connu une hausse de 74.000 tonnes, pour s’établir à 295.000 tonnes. Dans la perspective d’augmenter la rentabilité, depuis 3 ans, la société mène des études en vue de l’introduction des graines génétiquement modifiées dans les régions septentrionales du Cameroun, où elle emploie 11.000 personnes.
En début 2015, la SODECOTON avait déjà obtenu 36,5 milliards FCFA auprès du même pool d’établissements financiers, en s’appuyant sur les contrats d’exportation passés avec des négociants sur le marché international.
Créée en 1974, SODECOTON, dont le capital social est de l’ordre de 23,6 milliards FCFA, est détenue à hauteur de 59% par l’Etat camerounais, 30% par le français GEOCOTON et 11% par la Société mobilière d’investissement du Cameroun (SMIC).