Nigeria: Buhari fait de la lutte anti-corruption la priorité des priorités
Le président nigérian, Muhammadu Buhari maintient le cap en matière de lutte contre la délinquance économique, dont il a fait son cheval de bataille lors de sa campagne électorale.
L’homme surnommé «Baba go slow», fouine les moindres niches pour récupérer les deniers publics détournés par certaines autorités du pays.
Selon une source de la présidence, Muhammadu Buhari a fait rapatrier dernièrement 200 millions de dollars détournés par d’anciens ministres et dissimulés dans des affaires à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.
Quelques 7 gouverneurs et 6 anciens ministres seraient concernés par cette rocambolesque affaire. Les personnalités impliquées dans ce trafic ont massivement investi dans l’immobilier à Dubaï mais aussi à Abu Dhabi, a-t-on appris.
L’une des personnes soupçonnées dans cette affaire, un ancien gouverneur, aurait tenté en vain de transférer 517 millions de dollars en République Dominicaine.
Le président du Nigéria avait signé avec les Emirats Arabes Unis en janvier dernier, un accord d’extradition des transferts des personnes sous le coup d’une sentence, d’assistance mutuelle dans la lutte contre les actes criminels et de rapatriement des fonds détournés.
Dans sa quête de combattre la corruption, le président Buhari ratisse large. La présidence nigériane a accusé trois cent sociétés et individus de corruption, dont Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité de Goodluck Jonathan et plusieurs officiers supérieurs de l’armée nigériane, précise-t-on. Dans un communiqué, la présidence estime à 215 millions d’euros, le montant des sommes détournées par les «300» mis en cause.
Selon la présidence, «un système de surfacturation de contrats de la défense», a été mis en place et coûté au Nigeria plusieurs milliards de nairas.
Parmi les actions entrant dans sa campagne anti-corruption, le président Buhari a ordonné l’audit des contrats conclus par le département de la défense entre 2011 et 2015. Là encore, Sambo Dasuki est accusé d’être au centre de ce «système de fraude et de surfacturation».