Zimbabwe : Une nouvelle monnaie à la fin octobre

Zimbabwe : Une nouvelle monnaie à la fin octobre

john-mangudya1Pour tenter de remédier à son manque criant en liquidités, le Zimbabwe a décidé jeudi de lancer une nouvelle monnaie qui sera indexée sur le dollar. Pour desserrer cet étau financier, la Banque  centrale a opté pour l’introduction « d’ici fin octobre de billets d’obligation ».

Ils « serviront à se protéger contre ceux qui sortent les dollars américains du pays », a annoncé le gouverneur de la Banque d’émission, John Mangudya. Les billets d’obligation s’échangeront au même cours que le dollar, a-t-il ajouté. D’ici la fin de l’année, quelque « 75 millions de dollars seront en circulation sous forme de billets d’obligation », a assuré John Mangudya.

Ces billets pourront être utilisés pour payer les achats au Zimbabwe et se présenteront, dans l’immédiat, sous la forme de coupures de 2 et 5. « Il est essentiel de souligner que l’introduction des billets d’obligation ne constitue en aucun cas un retour qui ne dit pas son nom au dollar zimbabwéen », a tenu à préciser M. Mangudya.

Des « pièces d’obligation », qui ressemblent à des pièces ordinaires avec une valeur indiquée sur une face, sont déjà en service depuis 2014 pour les dépenses de la vie quotidienne, comme les courses de taxi ou les achats au supermarché.

Cette annonce a aussitôt suscité des craintes d’un retour à l’hyperinflation dans un pays, déjà en pleine crise. Le gouvernement de Harare a adopté le dollar américain et le rand sud-africain en 2009, après une hausse des prix vertigineuse qui a fait perdre toute sa valeur au dollar zimbabwéen.

Mais il se trouve désormais à court de dollars. Nombre de distributeurs d’argent sont hors service et la population contrainte de faire la queue pendant des heures à la banque pour obtenir du liquide, dont les retraits sont strictement limités.

L’Etat peine à verser à temps les salaires de ses agents, qui engloutissent 96,8% de son budget. Il avait annoncé la semaine dernière la suppression de 25.000 postes de fonctionnaires, avant finalement de faire marche arrière.

Agnès Molitor

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