Nigeria : La compagnie Arik Air a du plomb dans l’aile
Arik Air, la plus importante compagnie aérienne du Nigeria, est mal en point. Après une suspension de 24 heures entre lundi et mardi derniers, la compagnie a annoncé mercredi avoir repris ses activités.
La compagnie a repris son trafic mercredi à 10h00 GMT, et la situation était en cours de normalisation pour des milliers de passagers bloqués au Nigeria et sur le continent depuis mardi.
Dans un communiqué publié sur son site internet, Arik Air demande à ses usagers de ne pas tenir compte des accusations portées contre la compagnie aérienne, selon lesquelles elle n’est pas en mesure de payer ses obligations financières. « Bien que les pénuries de carburant impactent nos activités dans le pays, Arik Air est en bons termes avec ses fournisseurs », indique le texte.
Arik Air assure 60% du trafic aérien national nigérian et dessert 13 destinations internationales, dont Johannesburg et New York. « Il y a un manque de devises nationales et étrangères dans les banques et ces compagnies ont un besoin crucial de capital », a indiqué le directeur de Financial Derivatives Company à Lagos. « Si Arik ferme, c’est l’aviation nigériane dans son ensemble qui s’effondre. L’avenir n’est pas rassurant », déplore-t-il.
Le secteur aéronautique nigérian a des problèmes tout comme les autres secteurs de l’économie du pays le plus peuplé d’Afrique. L’avenir du secteur est toujours en sursis car les deux autres transporteurs (Aero Contractors et First Nation Airways) n’opèrent plus depuis le début du mois.
Les compagnies aériennes privées nigérianes n’arrivent plus à faire face à la pénurie de dollars qui plombe l’économie du géant de l’Afrique de l’Ouest, et ne peuvent plus rembourser leurs dettes.
La réputation de l’aviation « est mauvaise dans notre pays, les compagnies ne remboursent pas leurs dettes et plus personne ne veut nous accorder de prêts », a dénoncé Allen Onyema, directeur général d’Air Peace, compagnie créée en 2013.
Le Nigeria ne compte aucune flotte aérienne nationale depuis l’effondrement de Nigeria Airways en 2003, provoqué par une mauvaise gestion et une corruption généralisée du secteur.