Le commerce transfrontalier informel, un outil d’intégration en Afrique
Le commerce transfrontalier informel en Afrique pourrait contribuer à l’amélioration des moyens d’existence et à l’intégration régionale à travers le continent, estime dans une récente étude, l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation(FAO).
L’agence onusienne suggère aux pays africains d’associer au mieux la moitié des échanges commerciaux transfrontaliers aux objectifs de développement.
Intitulée «Formalisation du commerce informel en Afrique», cette nouvelle publication de la FAO, relève que les transactions du commerce transfrontalier informel ne respectent pas la législation locale sur les taxes, ainsi que d’autres règles.
Ce type de commerce représente une part importante des emplois en Afrique subsaharienne (entre 20 et 70%), fait noter la FAO, estimant que le fait de le régulariser pourrait stimuler la prospérité tout en améliorant les perspectives d’avenir pour les femmes.
«Faciliter la formalisation représente l’unique option politique viable pour le programme de transformation africain en vue de réaliser ses objectifs», a déclaré Suffyan Koroma, Economiste en chef à la FAO et principal auteur du rapport.
Près de la moitié du commerce transfrontalier intra-africain est considéré comme informel, a-t-il précisé, insistant sur le poids de son rôle invisible. «Malgré l’importante contribution du secteur informel aux économies africaines, les décideurs politiques manquent souvent d’informations sur le commerce informel transfrontalier en raison du manque de données de qualité, cela a freiné le développement de politiques de soutien au secteur», a relevé Clément Onyango, de la Société d’accord et de confiance des consommateurs de Nairobi, une ONG kenyane.
Selon la FAO, des politiques proactives reconnaissant ce type d’activités et exploitant son potentiel avec pour objectif d’en faire une activité réglementée, seraient préférables aux approches autoritaires destinées à éradiquer les entrepreneurs de l’informel ou à les taxer.
Conscients du fait que mettre de côté le commerce informel transfrontalier, dans les politiques commerciales nationales et régionales et dans les stratégies de réduction de la pauvreté, pourrait freiner les progrès, les gouvernements africains doivent redoubler d’efforts pour identifier les dynamiques du secteur, suggère la FAO.