Le Maroc dresse bilan du manque à gagner causé par la dégradation de l’environnement
La secrétaire d’État marocaine, chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi présentera ce vendredi à Rabat, les résultats de l’étude relative au coût financier de la dégradation de l’environnement au Maroc.
Cette évaluation économique, réalisée avec l’appui de la Banque mondiale sur la période 2000-2014, permettra au Royaume de connaitre les pertes financières occasionnées par la dégradation des sols, des forêts et par la pollution de l’air.
D’après une étude similaire, dont les résultats ont été publiés en janvier dernier, le coût de la dégradation environnementale pour la société marocaine a été évalué, pour l’année 2014, à près de 32,5 milliards de dirhams, soit 3,52% du Produit intérieur brut (PIB).
Cette étude, réalisée par Lelia Croitoru et Maria Sarraf, indiquait que les dégâts occasionnés par les émissions de gaz à effet de serre à l’environnement global sont estimés, pour la même année, à 1,62% du PIB.
Selon la même étude, «la pollution de l’eau constitue 1,26% du PIB, alors que la pollution de l’air cumule 1,05% du PIB».
La dégradation des sols entraîne également des coûts considérables (0,54% du PIB), notamment en raison de l’érosion des terres cultivées et du défrichement et de la désertification des terres de parcours.
Cette évaluation de 2014 fait suite à une précédente étude réalisée également par la BM et intitulée «Évaluation du coût de la dégradation de l’environnement au Maroc». Cette étude a estimé, pour la première fois, le coût de la dégradation environnementale qui fut évalué, pour l’année 2000, à 3,7% du PIB.
Lors du forum de la mer en mai 2016, Saâd Belghazi, consultant auprès de la Banque mondiale avait estimé à 589 millions de DH le manque à gagner annuel en raison de la dégradation du littoral le long duquel vivent près de 15 millions de Marocains. Selon les projections de la BM, le littoral du Royaume avec ses 3.500 kilomètres générerait 63,5% du revenu national en 2030, au rythme d’une progression annuelle estimée à 8%.