Le président tanzanien ordonne la construction d’un mur autour des mines de tanzanite
Sur décision du président John Magufuli, la Tanzanie va construire un mur autour des mines de tanzanite afin de lutter contre les exportations illégales, et mieux contrôler la vente de cette pierre précieuse extraite uniquement dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Le président Magufuli qui s’exprimait mercredi depuis la région de Mererani, a demandé à l’armée de « commencer à ériger un mur autour de toute cette zone » minière, en insistant pour que « ce travail se fasse rapidement », mais sans préciser la nature exacte de l’ouvrage.
Cette décision de M. Magufuli s’inscrit dans un contexte marqué par un bras de fer avec les grandes sociétés minières étrangères qui opèrent dans le pays, accusées d’avoir sous-évalué leur production d’or, de diamant et de tanzanite.
Selon les autorités tanzaniennes, cette sous-évaluation entraîne un manque à gagner pour le pays de plusieurs dizaines de milliards de dollars en impôts et redevances depuis 1998.
Au dire du président Tanzanien, « des caméras de surveillance seront installées et il y aura une seule entrée ». « Même si vous avalez de la tanzanite, elle sera détectée », a-t-il ajouté.
Alors que la vente de tanzanite par les grossistes se déroule actuellement surtout à Arusha, non loin de Mererani, et à Nairobi, au Kenya, M. Magufuli souhaite imposer qu’elle se fasse à Mererani sous le contrôle de la Banque centrale tanzanienne. « Le vol de tanzanite est incommensurable. Cela dure depuis des années. Il faut que ça finisse », a-t-il indiqué.
Selon un rapport parlementaire publié début septembre, l’extraction de la tanzanite profite essentiellement aux exploitants et aux trafiquants, une situation attribuée à la corruption dans le secteur et à des contrats jugés défavorables.
« Tingatinga » (bulldozer en swahilià), le surnom du président, est connu pour son style peu consensuel et abrupt. Mais il a marqué les esprits depuis sa prise de fonction fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.