La grève en Tunisie paralyse le secteur des phosphates
La production de phosphate est toujours à l’arrêt en Tunisie en raison de mouvements sociaux bloquant ce secteur-clé de l’économie du pays, a indiqué ce mercredi Mourad Sellimi, le chargé de communication de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Paralysée depuis fin janvier, la production « n’a toujours pas repris. Toutes les unités de production sont à l’arrêt », a déclaré Sellimi.
En janvier dernier, seules 160.000 tonnes ont été produites, contre 600.000 en janvier 2017, a fait savoir ce responsable qui relève à travers cette comparaison, la gravité de la situation.
Les derniers troubles ont éclaté après l’annonce fin janvier des résultats d’un concours de recrutement de la CPG, principal employeur dans cette région particulièrement défavorisée du pays.
Les protestataires ont contesté les résultats du concours, bloquant des routes et organisant des sit-in dans des villes du bassin minier, situé dans le centre du pays. Des échauffourées ont aussi eu lieu avec la police.
Depuis, des tentes sont toujours installées devant les sites de production comme celui de Mdhilla, relève la presse locale. Les protestataires « ne laissent pas les travailleurs entrer » pour reprendre leurs activités, a ajouté M. Sellimi.
En réaction, des employés de la CPG ont manifesté lundi devant le siège social de la compagnie à Gafsa sous le mot d’ordre « Sauvez le phosphate ».
L’un des coordinateurs de la contestation, Bilel Henchiri, a fait savoir que la principale revendication restait « l’emploi ». « Pour tout prochain concours, il faut qu’un quota soit réservé » aux habitants de la région, a-t-il souhaité.
La CPG est l’un des principaux producteurs de phosphate au monde. Elle compte plusieurs sites, principalement à Metlaoui, Redeyef, Om Laârayes et Mdhilla. Paradoxalement, le bassin minier est l’une des régions les plus pauvres de la Tunisie.