Le Maroc opte pour la défense commerciale face à une importation démesurée de panneaux de bois revêtus
Face à une augmentation excessive des importations de panneaux de bois revêtus, qui met à mal l’industrie locale, le ministère marocain de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a décidé de mettre en place des mesures de défense commerciale.
Pour justifier la mise en place des ces mesures de défense commerciale, le ministère de l’industrie a procédé, le 31 juillet 2018, à l’ouverture d’une enquête de sauvegarde sur les importations de panneaux de bois revêtus. Dans le cadre de cette enquête, le ministère prévoit d’adresser des questionnaires aux producteurs nationaux, aux importateurs et aux producteurs et/ou exportateurs étrangers du produit en question.
Cette enquête se justifie par une hausse de 2,5 millions m² de ces importations entre 2013 et 2017, soit un taux de 140%. Cette décision du ministère fait suite à une requête de la société Cema Bois de l’Atlas (CBA), l’unique producteur local des panneaux de bois concernés. CBA relève dans sa saisine que ces importations causent de graves dommages à l’industrie marocaine.
Cette requête a, en effet, été considérée comme recevable par le ministère au vu des éléments et renseignements qui y figurent. Ils sont, selon le ministère, objectifs, documentés et suffisants pour justifier l’ouverture de cette enquête.
Le ministère de l’industrie ajoute que cette requête fait valoir l’existence d’éléments de preuve «suffisants» montrant que le volume et les prix des importations du produit considéré ont causé un «dommage grave» à l’industrie nationale. Ce qui s’est traduit, précise ce département ministériel, par une dégradation de plusieurs indicateurs économiques, notamment la part de marché, la profitabilité, les prix de vente et l’emploi.
Cet accroissement massif des importations semble être le résultat de circonstances imprévues, telles que l’augmentation des capacités de production dans des pays tiers dans un contexte caractérisé par une baisse considérable de la consommation domestique dans ces pays, avec une importante perte de débouchés régionaux au cours des dernières années, explique-t-on.