Algérie: recettes hydrocarbures de 55,7 mds de dollars en 2010
Les recettes des hydrocarbures (gaz et pétrole) de l’Algérie ont atteint 55,7 milliards (mds) de dollars à la fin 2010 et représentent une hausse de 25% par rapport à l’année précédente, a annoncé lundi le ministre de l’Energie et des Mines Youcef Yousfi.
La production d’hydrocarbures a cependant enregistré en 2010 « un léger tassement et non pas une régression », a-t-il déclaré à la radio nationale algérienne, sans fournir de chiffres.
Pour lui, « ce qui compte c’est la valeur des exportations et non pas les volumes exportés ».
Le groupe pétrolier Sonatrach avait annoncé fin décembre des recettes de 56 à 57 mds de dollars pour une production de 220 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep). Cette dernière a atteint 222,5 millions Tep en 2009 contre 231,9 millions en 2008.
M. Yousfi a également indiqué que l’Algérie étudiait actuellement les conditions dans lesquelles elle pourrait lancer d’ici à « 15 à 20 ans » sa première centrale nucléaire. Il a précisé à ce sujet que son pays disposait de réserves d’uranium suffisantes pour l’alimenter à long terme.
L’Algérie dispose de deux réacteurs nucléaires expérimentaux à Draria (banlieue sud d’Alger) et Aïn Oussera, près de Djelfa (270 km au sud d’Alger).
Elle a déjà conclu des accords de coopération nucléaire avec l’Argentine, la France, la Chine, les Etats-Unis et l’Afrique du sud.
Le ministre a enfin rappelé le lancement d’un programme de développement des énergies renouvelables sur 20 ans à partir de sources alternatives comme le soleil ou le vent.
« C?est un programme très ambitieux et portant sur le long terme avec comme objectif d?arriver à produire 40% de l?énergie actuelle à partir de l?énergie solaire et éolienne », a-t-il expliqué.
L’Algérie a identifié 60 projets et prévoit d’exporter en Europe 2.000 MW d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 et 10.000 MW à l’horizon 2030.
Le programme devrait être lancé dès cette année, après son approbation par le gouvernement, a-t-il ajouté.
Selon M. Yousfi, l’Algérie n’a pas tranché en faveur de Desertec, un projet piloté par des entreprises allemandes pour créer d’ici 40 ans un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il est censé fournir à terme jusqu’à 15% de la consommation d’électricité d’Europe.
« Le gouvernement n’a pas à donner son feu vert ou son feu rouge à Desertec traçons d’abord notre programme et nous discuterons (ensuite) avec l’ensemble des partenaires qui peuvent participer à la réalisation de ce programme, sans exclusion d’aucun partenaire », a-t-il précisé.
Le président Abdelaziz Bouteflika et la chancelière Angela Merkel avaient décidé le 8 décembre à Berlin la mise en place d’une commission économique mixte, notamment pour développer ce projet.