Vers une mise à jour du financement des partis politiques en Tunisie
La scène politique tunisienne est sans nul doute en train de vivre sa plus grande transition depuis l’indépendance et les partis politiques se préparent déjà aux élections. L’occasion de revenir sur le système de financement des partis politiques dans ce pays tel que prévu par la loi et telle qu’il est vécu dans la réalité.
Selon les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur, la Tunisie compte à ce jour 21 partis politiques dont 12 viennent d’obtenir leurs visas la semaine dernière. La loi tunisienne prévoit le financement des partis politiques selon trois modalités distinctes : les cotisations des membres, les dons et les libéralités et les primes accordées par l’Etat dans le cadre du financement public qui comprennent une partie fixe et une partie calculée en fonction du nombre de députés de chaque parti.
Or sous Ben Ali, seuls le RCD, le parti au pouvoir, et les partis pro-régime jouissaient de financement public, un financement qui ne bénéficiait d’ailleurs d’aucune transparence. L’on assistait même à une confusion des structures de l’Administration étatique avec celles du RCD, une des raisons qui ont poussé au soulèvement populaire de janvier.
A cet important tournant de leur histoire, les tunisiens doivent impérativement pallier aux insuffisances et aux limites de l’actuel système de financement de leurs partis politiques et renforcer la transparence des comptes. Dans ce but, certains experts proposent, à l’instar de la France, la création de deux Commissions nationales indépendantes présidées par des juges ou des commissaires aux comptes.