Le marché du poulet marocain en grippe
Une augmentation notable de la production coïncidant avec une flambée des cours des matières premières a entraîné une baisse du prix de vente du poulet à la sortie de la ferme. Cette baisse contraint les producteurs à vendre à perte.
Entre le coût des poussins, le prix du maïs et du soja et la consommation accrue d’énergie, le prix de revient de la production de poulet a grimpé à 1.67 dollar US (13.50 dirhams). D’autre part, on assiste une augmentation surprenante de la production de poulet. Alors qu’en 2006 la production du poulet de chair était de 320 000 tonnes, elle a grimpé en 2010 à 510 000 tonnes.
La baisse du prix de vente qui s’ensuit s’explique par le fait que les producteurs sont contraints de vendre de crainte de voir leurs charges augmenter encore puisqu’il faut nourrir davantage un poulet non vendu. A l’heure actuelle, selon un opérateur, seuls les gros élevages qui fournissent 20% du marché arrivent à peine à l’équilibre tandis que les très nombreux autres perdent environ 0.09 dollar US (70 centimes de dirham) par kilo. La crise aurait été encore plus douloureuse n’eût été l’augmentation de la consommation de poulet par an par marocain n’était pas passée de 12.1 kg en 2006 à 17.2 kg en 2010, soit une augmentation de 5.1 kg.
Les professionnels du secteur en appellent donc aux pouvoirs publics pour les aider à parvenir à une régulation du marché au niveau de l’ensemble des différentes filières. Ils veulent aussi un contrôle des livraisons effectuées par certains accouveurs, l’organisation de circuits de commercialisation ainsi qu’un mécanisme de régulation des prix des matières premières.