Concernant son pétrole, Kadhafi change son fusil d’épaule
Depuis quelques semaines, le président libyen Mouammar Kadhafi fait face à une révolte populaire qui a abouti à une insurrection armée et se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale. Avec le départ de la majorité des compagnies étrangères du pays, le colonel Kadhafi se tourne donc logiquement vers ses indéfectibles alliés, la Chine, l’inde et la Russie.
La Libye, membre de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), détient les plus importantes réserves de pétrole d’Afrique. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), en temps normal, elle exporte 1.49 million de barils par jour dont 85% vers l’Europe. Le 9 mars dernier, le président de la Compagnie pétrolière nationale lybienne, Mr Choukri Ghanem, a annoncé que la production pétrolière journalière lybienne était de 500 000 barils. Cette baisse est due d’une part à la révolte populaire qui s’est rendue maître de la région pétrolifère de l’Est du pays et d’autre part au départ des compagnies pétrolières étrangères présentes en Lybie, comme le français TOTAL, toujours à cause des violences.
Lors d’une réunion le dimanche dernier, le dirigeant libyen a examiné avec les ambassadeurs de Chine, de Russie et de l’Inde l’évolution des relations bilatérales la possibilité des compagnies de ces pays à venir exploiter le pétrole libyen. Le 2 mars déjà, le colonel Kadhafi avait menacé de remplacer les firmes occidentales par des sociétés de Chine et d’Inde.
Depuis le 19 février, aucune cargaison de pétrole n’a quitté la région pétrolifère de l’Est du pays, une région encore aux mains des insurgés malgré les revers subis face aux raids des forces fidèles au colonel Kadhafi.