Tunisie : Adoption du budget 2021 qui prévoit un déficit de 7% du PIB
Le Parlement tunisien a approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi la loi de finances pour l’exercice 2021, qui prévoit un déficit de 8 milliards de dinars (2,5 milliards d’euros), soit plus de 7% du PIB.
Le budget a été adopté par 110 voix sur 217 députés. Les dépenses de l’Etat s’élèveront à 41 milliards de dinars tandis que les revenus devraient plafonner à 33 milliards de dinars, est-il indiqué dans le texte de cette loi de finances publiée sur la page officielle de l’Assemblée des représentants du peuple.
Établi sur la base d’un prix du baril de pétrole à 45 dollars, ce budget fixe un objectif de croissance de 4% en 2021, après un recul historique du PIB de 7% attendu cette année en raison de la crise liée à la pandémie de Covid-19.
La Banque centrale de Tunisie avait critiqué ce déficit jugé excessif pour 2020 (14% du PIB) et un recours estimé trop lourd au financement intérieur dans la loi de finances complémentaire.
La Tunisie s’est largement appuyée sur les bailleurs internationaux ces dernières années. Lors de la présentation du budget au Parlement le 28 novembre, le chef du gouvernement Hichem Mechichi avait affirmé que ce budget présentait «un tableau chiffré des conséquences» des politiques «infructueuses», résultant de plusieurs années d’instabilité économique, sociale et politique.
Les mesures restrictives prises en Tunisie, pour stopper la pandémie Covid-19 ont eu des répercussions négatives plus fortes sur la croissance économique au cours du deuxième trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent. Ainsi, l’économie tunisienne aurait enregistré une régression de 11,9% au cours du premier semestre de 2020 par rapport à la même période de l’année précédente.
Selon les services de la BCT, la détérioration de l’activité économique durant le deuxième trimestre de l’année en cours s’explique, principalement, par la poursuite de la baisse de la valeur ajoutée des industries manufacturières (-27% contre -0,5% une année auparavant), suite au fléchissement de la demande extérieure, notamment celle émanant de la Zone Euro, et des industries non manufacturières (-20,8% contre -2,8%), en relation avec la contraction de la valeur ajoutée du secteur minier (-21,5%) et celle du bâtiment et génie civil (-42,5%).
Pour relancer une économie en difficulté, le pays mise sur le secteur du tourisme qui représente 14% de son PIB.