Cameroun : Le FMI au chevet des entreprises publiques assaillies par des dettes
Du 15 au 26 février 2021, une mission du département des finances publiques du Fonds monétaire international (FMI) va apporter son assistance au Cameroun dans la gestion des finances publiques.
Conduite par Jean Luc Hélis, cette mission a pour objectif d’accompagner les autorités camerounaises dans le renforcement de la gouvernance et de la surveillance financière des entreprises publiques.
Selon la Direction générale du budget (DGB) du ministère des finances du Cameroun, les experts du FMI vont faire «le point sur le cadre légal et institutionnel, le contrôle interne et externe des entreprises publiques, examiner la relation entre l’État et les entreprises publiques sous divers prismes (recettes, dépenses, impôts, subventions, garanties, prêts rétrocédés), améliorer la gouvernance et la transparence dans les entreprises publiques (outils de suivi, reporting des opérations), identifier les risques budgétaires qui pèsent sur les entreprises publiques et renforcer les capacités des acteurs qui interviennent dans ce maillon ».
Cette mission intervient dans le cadre du prolongement de la réforme des entreprises publiques au Cameroun, informe la même source. «Les résultats de cette mission serviront de base à la revue générale des politiques publiques à venir», précise la DGB.
Les réformes engagées ont permis de rajuster les avantages des responsables des sociétés publiques. «La rémunération du DG, DGA et PCA, comprenant le salaire de base, une indemnité de responsabilité et une indemnité de représentation, est désormais une fraction du chiffre d’affaires de l’entreprise, ou de la moyenne du budget des trois derniers exercices de l’établissement, selon sa catégorie», explique la Direction du budget.
«Une simulation dans une entreprise publique indique une diminution de 40% du salaire de base du directeur général et une baisse de prime de non-logement de 2,5 millions à 750.000 FCFA», indique l’experte en gouvernance publique, Pr Viviane Ondoua Biwole. «L’État pourrait économiser 50% des dépenses relatives aux rémunérations et avantages des responsables de ces entités publiques», fait remarquer Pr Biwole.
Avec l’effectivité de ces dispositions, les sociétés d’états pourront réduire leurs dettes. Dans le rapport sur les entreprises publiques du Cameroun en 2019, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) révèle que les 50 entités dont les performances ont été analysées affichent un résultat net global de -59,5 milliards de FCFA.