Les pays africains, les laissés-pour-compte de la révolution financière verte en cours

Les pays africains, les laissés-pour-compte de la révolution financière verte en cours

Les pays en voie de développement, particulièrement africains, qui sont les plus vulnérables au changement climatique risquent d’être les laissés-pour-compte de la révolution financière verte en cours. C’est la révélation faite par une étude réalisée par l’Imperial College Business School de Londres.

Selon le document qui s’appuie sur les 40 plus grands gestionnaires d’actifs et banques internationales au monde, les marchés d’obligations vertes sont trop axés sur les normes des marchés développés.

« La configuration actuelle des obligations vertes est conçue par et pour les marchés développés, et vous ne pouvez pas l’appliquer aux marchés émergents », a affirmé Jonathan Amacker, ex-gestionnaire de fonds et l’un des principaux auteurs de l’étude. « Il est plus important qu’un émetteur issu du marché émergent ait des objectifs et des cadres de transition réalistes et ambitieux, plutôt que le savoir s’il entre dans une boîte unique construite par l’Occident », propose-t-il.

Alors que les pays africains se retrouvent très vulnérables face au changement climatique, le continent ne mobilise qu’une très faible proportion du financement climatique de l’ordre de 5%. Un écart qui pourrait s’aggraver malgré les financements verts, craignent les auteurs de l’étude.

Selon une analyse de FTSE Russell, les pays les plus vulnérables au changement climatique pourraient subir une perte de l’ordre de 20% de leur production économique, d’ici 2050. Une situation aggravée par le fait que ces pays risquent d’obtenir les plus faibles scores sur les facteurs Environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG), ce qui rendra encore plus ardue leur mobilisation de financement vert.

Pour permettre au pays vulnérables d’avoir un accès plus conséquent au financement vert, le rapport suggère la mise en place d’un mécanisme à l’image de Climate Action 100+. Cette plateforme présenterait aux émetteurs les priorités en termes de questions environnementales afin de leur permettre de se focaliser dessus. Le mécanisme propose va également attirer l’attention des investisseurs sur les marchés émergents et sur la nécessité d’embrasser une vision à long terme de la situation au détriment de la vision à court terme actuellement tendance.

Martin Levalois

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