Reprise des discussions à Kinshasa autour du grand barrage du Nil
Les négociations autour du Grand barrage éthiopien sur le Nil bleu, ont repris ce dimanche 4 avril à Kinshasa, sous la médiation du Chef de l’Etat de la RDC et président en exercice de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi.
Cette centrale hydro-électrique présentée par Addis-Abeba comme vitale et perçue par Le Caire et Khartoum comme une menace, rassemble une fois de plus L’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan, après plusieurs rounds d’échec.
Les ministres des affaires étrangères et ceux en charge de l’hydraulique des trois pays se sont retrouvés pour de nouvelles discussions modérées par le président de la République démocratique du Congo (RDC). «La réunion de Kinshasa se fixe comme objectif de déclencher une nouvelle dynamique», a déclaré le président Tshisekedi.
«Je vous invite tous à prendre un nouveau départ, à ouvrir une ou plusieurs fenêtres d’espoir, à saisir toutes les opportunités, à rallumer le feu de l’espérance», a indiqué le président de l’UA, remerciant les trois pays pour leur volonté de «chercher ensemble des solutions africaines aux problèmes africains».
«La dimension humaine est à placer au centre de ces négociations tripartites», a-t-il recommandé, tout en appelant à préserver le droit des habitants des trois pays «à l’eau, à l’alimentation et la santé».
Le nouveau round des négociations tripartites sur le barrage de la Grande renaissance éthiopienne (GERD), se termine ce lundi 05 avril.
Le GERD est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre en avril 2011. Ce barrage, construit sur le Nil bleu (un affluent du Nil qui fait jonction avec le Nil blanc à Khartoum), dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, pourrait devenir le plus grand barrage hydro-électrique d’Afrique avec une capacité annoncée de près de 6.500 mégawatts.
L’Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et son eau potable, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau. Le Soudan, quant à lui, craint que le niveau de ses propres barrages ne soit impacté si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD.