Refinancement d’un eurobond qui éloigne le Cameroun de l’initiative de la dette du G20

Refinancement d’un eurobond qui éloigne le Cameroun de l’initiative de la dette du G20

Le refinancement de l’eurobond de 450 milliards de FCFA, émis par le Cameroun en novembre 2015, pourrait éloigner le pays de Paul Biya du bénéfice du nouveau cadre d’allègement de remboursement de dettes, initié par le G20 au profit des pays pauvres.

La présidence camerounaise aurait autorisé, selon l’Ecomatin, le lancement du processus de refinancement de cet eurobond, or, une des conditions pour solliciter le bénéfice de l’allègement du service de la dette du G20 est de ne pas contracter de nouveaux emprunts commerciaux.

Au vu de ce critère d’éligibilité, si le gouvernement camerounais procédait au refinancement de l’eurobond de novembre 2015, ce pays d’Afrique centrale pourrait dire adieu à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) initiée par le G20.

Refinancer l’eurobond permet d’alléger la pression sur les liquidités extérieures du Cameroun, mieux que l’initiative du G20 sous sa forme actuelle, estiment les spécialistes, précisant que d’une certaine manière, le pays pourrait gagner immédiatement 450 milliards.

Le deuxième enjeu de cette opération de refinancement est que le Cameroun, en plus de repousser ses délais de remboursement (maturité), peut réduire le coût de sa dette.

Actuellement, il paie un taux d’intérêt de 8,8% sur son eurobond. Mais sur la bourse de Dublin, en Irlande, où les titres de cette obligation sont cotés, on note que juste avant la crise de Covid-19, les investisseurs étaient prêts à accepter un taux d’intérêt de 6,5%.

La situation s’est dégradée avec la pandémie (avec un rendement de 12,3% en avril 2020), mais depuis le début de l’année 2021, les choses se sont améliorées. À la fin mars, le rendement attendu sur les titres internationaux du Cameroun était de 7,1%.

En refinançant son eurobond, le Cameroun renoncerait à l’ISSD emboîtant ainsi le pas  à certains pays d’Afrique subsaharienne comme la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Martin Levalois

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