Afrique : L’industrie textile pollue les rivières
Les rivières africaines sont polluées par le développement de l’industrie textile sur le continent. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ONG Water Witness. Dans le document publié ce mardi 17 aout 2021, Water Witness alerte sur ce qu’elle qualifie de catastrophe en s’appuyant sur des études de cas en Tanzanie, en Ethiopie, à Madagascar ou encore au Lesotho.
Le rejet d’eaux usées est la principale source de pollution de l’industrie textile affirme Water Witness, mais aussi la plus dangereuse pour la population. «En Tanzanie la rivière Msimbazi, qui traverse la capitale Dar-Es-Salaam, présenterait un taux de Chrome 6, un composant des teintures de tissus, 75 fois plus élevé que la limite légale avec des risques de cancers et de malformation», fait ressortir le rapport.
Au Lesotho, à en croire Water Witness, les habitants rapportent que les cours d’eaux se sont teintés de couleur bleu jean.
Pour l’ONG cette situation est la résultante d’une législation non existante ou mal appliquée sur le rejet des eaux usées et le manque d’infrastructures pour les traiter. L’organisation internationale indexe également la surconsommation d’eau du secteur. Selon le Rapport, il faut environ 200 litres d’eau pour fabriquer un kilo de prêt-à-porter dans des pays où l’accès à l’eau de la population est déjà problématique.
Water Witness fait noter que de plus en plus de grandes marques de prêt-à-porter sous-traitent la fabrication de leurs habits en Afrique, attirées par des incitations fiscales et une main d’œuvre peu chère. Les statistiques contenues dans le rapport indiquent que l’Afrique exporte pour 4 milliards de dollars par an de prêt-à-porter à destination de marques comme Adidas, Etam, ou encore Levis. Mais si le rapport cite ces enseignes, il ne les met pas directement en cause et n’établit pas de liens directs entre elles et les sites polluants.