Cameroun : à Buea, la colère des habitants privés d’électricité éclate au grand jour

Dans la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun, la colère des habitants de Buea s’est exprimée au grand jour. Mercredi 24 décembre, des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville et de sa périphérie après des mois, parfois plus d’un semestre, sans électricité.

À Bonduma, Mile 18, Muea, Malingo, Molyko ou Sandpit, femmes et jeunes ont occupé les routes, bloquant temporairement la circulation à l’aide de branchages ou en s’asseyant sur la chaussée, tout en réclamant le rétablissement du courant. Le sous-préfet s’est rendu sur place pour appeler au calme et tenter de désamorcer la tension.

Les habitants dénoncent une situation devenue insupportable. Privés d’électricité depuis plusieurs mois, beaucoup évoquent des pertes alimentaires importantes, des dépenses quotidiennes en bougies et de longs déplacements pour recharger téléphones et batteries. À l’approche des fêtes de fin d’année, cette pénurie prolongée a accentué le sentiment d’abandon.

Selon plusieurs témoignages, les coupures sont liées à des transformateurs défectueux, souvent remplacés mais rapidement hors service ou non connectés. Face à l’absence de solutions durables, les habitants estiment que les manifestations constituent le seul moyen de se faire entendre, rappelant que des actions similaires ont récemment permis le rétablissement du courant dans certaines localités voisines.

Le problème touche l’ensemble du Sud-Ouest, mais aussi d’autres villes comme Mutengene, Limbe ou Tiko. L’opérateur Eneo reconnaît une dégradation accélérée de ses infrastructures, qu’il attribue notamment aux branchements illégaux et à l’afflux de populations déplacées par la crise sécuritaire. L’entreprise affirme procéder au remplacement progressif des équipements, malgré de fortes contraintes financières, et sollicite l’appui des autorités pour éviter de nouvelles défaillances.