Tunisie : Le Bilan, sept mois après la révolution
Abdelhamid Triki, le ministre tunisien de la Planification et de la Coopération internationale, a lors d’une récente conférence de presse présenté un bilan des sept premiers mois de l’année. Cette présentation du ministre a causé une vive réaction des médias tunisiens qui l’ont jugé contre-révolutionnaire à cause de sa tendance à s’attarder sur les aspects négatifs.
Dans sa présentation, qui remonte au 24 août dernier, Abdelhamid Triki attribue aux auteurs de « sit-in » et aux grévistes un manque à gagner pour l’Etat de l’ordre de 2.2 milliards de dollars US.
Sur les sept premiers mois de l’année, les secteurs des phosphates, des hydrocarbures et du ciment ont enregistré des baisses respectives de 54%, de 14.4% et de 6.4%. Le taux de chômage a augmenté de deux points pour s’établir à 16.3%. Les importations des biens d’équipements, les projets d’investissement public et les investissements directs étrangers ont pour leur part baissé respectivement de moins 10.2%, moins 17% et moins 17.3%. 98 entreprises off shore ont suspendu leur activité dans le pays, ce qui représente une perte de 5 900 emplois. Les chiffres positifs mentionnés par le ministre sont l’accroissement des exportations de manière générale et de celles des IME (Industries Mécaniques et Electriques) de 23% en particulier et l’augmentation de 22.2% des intentions d’investissements dans l’industrie. Il a également fait mention de la bonne récolte céréalière et de la reprise du tourisme au mois de juillet.
La tendance du ministre lors de sa présentation à insister sur les aspects négatifs de la révolution a été vivement décriée par les médias étant donné que la Tunisie, avec un manque à gagner de 2.2 milliards de dollars US et 300 morts est le pays arabe à avoir le moins perdu dans sa révolution.