Maroc: Les investissements publics peu rentables pour le pays
30% de hausse pour les dépenses engagées par l’État, les établissements publics et les collectivités locales entre 2007 et 2011 alors que sur la même période le PIB n’augmentait que de 4.6%. Ce comparatif provient du rapport du CES (Conseil Économique et Social) intitulé « La commande publique, levier stratégique de développement économique et social ». Il suffit à lui seul à démontrer à quel point les répercussions de la commande publique peinent à se ressentir positivement sur l’économie nationale. Cette question a constitué l’un des points clés de la 18ème session ordinaire du CES tenu à Rabat jeudi dernier. La commande publique est estimée à plus de 16 milliards de dollars US, soit près de 24% du PIB marocain. De nombreux secteurs, à l’instar de celui du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) ou encore celui de l’ingénierie à plus de 75% de leurs chiffres d’affaires, lui sont fortement dépendants. Mais le faible résultat obtenu en retour fait que cet investissement se ressent dangereusement sur l’équilibre de la balance commerciale du pays. Pour le CES, la raison de cette situation réside dans la gouvernance des marchés publics. De 1997 à aujourd’hui, de nombreuses réformes ont été appliquées à la passation des marchés publics. Mais dans le même temps, la mise à niveau du contrôle financier de l’État sur les entreprises publiques et les autres organismes qui devait les accompagner n’a pas été à la hauteur. Un sondage par le CES de 400 entreprises révèle que 10% d’entre elles seulement participent régulièrement aux marchés publics, 54% sont rebutées par la lourdeur des procédures et 60% dénoncent des malversations dans la gestion de ces marchés publics.