Belgique : les managers souvent victimes de violence
Arista, le service externe pour la prévention et la protection au travail en Belgique, a rendu public les conclusions d’une enquête sur la violence dans le monde du travail. Malheureusement, un manager sur trois en est victime. Il peut s’agir d’actes violents ou d’intimidations ou encore de harcèlement sexuel. C’est ce qui est ressorti des réponses des 600 personnes interrogées dans le cadre de cette investigation. Cette population était constituée de 372 managers, soit responsables d’entreprises, soit en charge des ressources humaines. Ceux-ci semblent souffrir sur leur lieu de travail : un sur trois y a été victime de violence, de harcèlement ou de comportements portant atteinte à la pudeur. Bien entendu, de telles situations ont eu des répercussions. Selon le document de l’AristA, les cas de harcèlement ont donné lieu à une plainte auprès d’un conseiller de prévention dans 13 % des entreprises sondées. Par ailleurs, 64 % des entreprises interrogées ont eu recours à une personne de confiance, dont la mission juridique est d’assister l’employeur et les travailleurs pour l’application des mesures de prévention en cas de harcèlement moral. De ce fait, un conseiller de prévention a été introduit dans l’organisation de 52 % entreprises. Tous ces chiffres donnent une idée sur la fréquence de ce genre de difficultés au sein des entreprises. Mais, pourtant, la question des violences professionnelles reste encore peu explorée : « malgré les progrès de la législation en Belgique, il existe une certaine banalisation concernant le harcèlement au travail ». Ainsi, 90 % des managers soulignent la nécessité d’un cadre juridique propre à ces situations. Une réforme qui paraît urgente car 60 % des chefs d’entreprises ne donnent pas d’importance à un cas isolé de harcèlement. En plus, 70 % d’entre eux sont convaincus que les auteurs de ces actes répréhensibles n’en mesurent pas assez les conséquences sur les victimes. Devant ces données, l’Arista préconise, comme solution, de mieux prévenir le harcèlement en milieu professionnel et de former les chefs d’entreprises sur ce sujet.