Le franc suisse, la nouvelle coqueluche des investisseurs internationaux
Les principales devises du monde, le dollar américain, l’euro, le yen japonais, ou encore le yuan chinois se sont lancés dans une course à la baisse de leurs cours les unes par rapport aux autres pour relancer les exportations de leurs pays respectifs. Les risques que représentent ces opérations monétaires pour les investisseurs poussent ces derniers à se tourner vers de petites monnaies sûres telles que la couronne suédoise ou le franc suisse. Entre mai 2007 et août 2011, la monnaie helvétique s’est appréciée de 60% face à l’euro et d’à peu près autant face au dollar. Mais le succès du franc suisse n’est forcément une bonne chose pour le pays. L’appréciation de sa monnaie rend les exportations de la Suisse plus difficile. Et pour contrer le mouvement et ainsi préserver l’industrie nationale, le duo à la tête de la BNS (Banque Nationale Suisse), son président Thomas Jordan et son vice-président Jean-Pierre Danthine ont élaboré une stratégie dont le but est de maintenir l’équivalence d’un euro supérieure à 1.20 franc suisse. L’annonce officielle de cette politique a été précédée par la vente massive entre avril et septembre 2011 de francs suisses pour acheter des euros. Les achats de devises étrangères par la BNS sur cette période ont été estimés à 35% du PIB de la Suisse. Aujourd’hui, 48 % du portefeuille de la BNS estimé à plus de 485 milliards de dollars US sont constitués d’euros utilisés pour acheter des dettes des pays les mieux notés comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, l’Autriche et la France, leur permettant ainsi d’emprunter à des taux historiquement bas. Mais la politique de la BNS n’est pas sans risque pour la confédération helvétique. Celle-ci pourrait se retrouver prise au piège, en cas d’éclatement de la zone euro, contrainte à acheter indéfiniment des titres libellés en euros pour compenser le recours massif qu’auraient alors les investisseurs pour le franc suisse. La création de monnaie provoque également des craintes d’inflation.