Mauritanie: la part sénégalaise dans la confusion de la pêche artisanale
Une délégation du ministère chargé des pêches de la république du Sénégal est arrivée lundi en Mauritanie pour discuter de certains points d’application du protocole signé à Nouakchott le 26 mars 2008 et qui lie la Mauritanie au Sénégal dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture. Les discussions tournent principalement sur la pêche artisanale et côtière des petits pélagiques que la Mauritanie a beaucoup de mal à encadrer. La quantité concernée est ce qui reste du potentiel permissible annuel global de 1.2 million de tonnes après le passage des pêcheurs industriels, soit environ 200 000 tonnes que se partagent 100 navires côtiers mauritaniens, 65 embarcations affrétées et un peu moins d’une centaine d’embarcations sénégalaises clandestines opérant dans les eaux mauritaniennes. Les autorités mauritaniennes ne disposent pas d’un registre national d’immatriculation renseignant le nombre exact d’embarcations opérant dans la pêcha artisanale et côtière. Selon certaines constatations, il semblerait même que le nombre d’immatriculations détenues par les professionnels soit supérieur à celui des embarcations existantes. Avec des embarcations clandestines actives dans le secteur, le Sénégal contribue à la confusion qui règne dans le secteur. Les précédentes délégations sénégalaises à s’être rendues dans le pays ont reconnu jusqu’à 81 navires sénégalais clandestins pêchant dans les eaux mauritaniennes sous la protection d’opérateurs mauritaniens et de nombreuses pirogues de pêche immatriculées mauritaniennes sont en réalité sénégalaises avec leurs équipages. Ce manque de visibilité empêche le pays d’envisager de manière responsable et uniquement pour les embarcations nationales une augmentation de l’activité de pêche sur les espèces de cette catégorie, comme la sardinelle plate ou encore les petits thonidés. Le Sénégal bénéficie de 300 licences de pêche officielles délivrées par la Mauritanie, un fait que les professionnels mauritaniens de la pêche souhaitent voir revu en faveur d’une ouverture totale de l’affrètement de manière à favoriser le recours à des étrangers qualifiés.