Tunisie : Ennahda cède à la pression de l’opposition

Tunisie : Ennahda cède à la pression  de l’opposition

3462073_3_59ce_le-chef-d-ennahda-rached-ghannouchi-a-tunis_549d17a339d78737bc35fba5786e5ea9Malgré la légitimité populaire issue des urnes, Ennahda se trouve sur une chaise éjectable. D’ici trois semaines, un nouveau gouvernement sera installé. Dans la foulée, une constitution et un calendrier électoral devraient être adoptés  dans les meilleurs délais. Après de dures négociations avec l’opposition,  le parti islamiste Ennahda s’est engagé samedi à quitter le pouvoir avant la fin octobre pour résoudre une profonde crise politique qui gangrène la Tunisie.

Le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi et les dirigeants des partis d’opposition ont paraphé une feuille de route prévoyant la désignation d’un Premier ministre indépendant qui aura deux semaines pour former son cabinet. Quant au parti du président Moncef Marzouki, allié  d’Ennahda, a carrément refusé de  parapher l’accord.

La feuille de route signée samedi prévoit d’ailleurs, à l’issue d’un «dialogue national» réunissant toute la classe politique, l’adoption dans les quatre semaines d’une Constitution et d’un calendrier électoral, des sujets bloqués depuis des mois. Avant d’obtenir la démission formelle du gouvernement, le «dialogue national» doit cependant dégager un compromis sur l’identité des futurs membres du gouvernement. «Nous n’allons pas décevoir les Tunisiens ni le dialogue», a assuré le Premier ministre Ali Larayedh devant une foule de responsables de partis, les médiateurs de la crise et le président Moncef Marzouki. Houcine Abbassi, Secrétaire général de l’UGTT, principal médiateur de la crise, a pour sa part rappelé aux partis politiques l’urgence de résoudre leurs différends. «La Tunisie passe par une crise politique, économique, sociale sans précédent qui nécessite des mesures audacieuses».

Le parti Ennahda a été fragilisé ces derniers mois par deux assassinats d’opposants, des différends politiques successifs et des conflits sociaux à répétition sans pouvoir mener à bien la rédaction de la Constitution. Cette situation a été récupérée par l’opposition  qui a accusé une nouvelle fois cette semaine Ennahda d’être impliqué dans l’assassinat  de l’opposant Chokri Belaïd en février de cette année et du député Mohamed Brahmi en juillet.

Ces crimes jamais revendiqués ont été attribués à la mouvance salafiste

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