Maghreb : Les économies 3 ans après le printemps arabe
Cela fait déjà 3 ans que bon nombre de peuples arabes, dont ceux du Maghreb, s’étaient soulevés contre les régimes en place dans le cadre du printemps arabe. A présent, il semble nécessaire de faire le bilan de l’impact économique de ces révolutions.
Parti d’un fait divers, le printemps arabe a abouti, au Maghreb, à la destitution de trois chefs d’Etat, à savoir ceux de Tunisie, d’Egypte et de Libye. Ces changements ont entraîné une transition politique, qui se poursuit 3 ans après. De toute évidence, cette instabilité en matière d’institutions défavorise ces économies.
Pour preuve, il a été constaté, de manière générale, une chute du PIB, l’augmentation du taux de chômage et une baisse des exportations. Tout cela, combiné à la fuite des capitaux, la montée de l’économie informelle et les difficultés constantes des entreprises. Ces aléas diffèrent de spécificités d’un Etat à l’autre. Ainsi, en Libye, tous les maux proviennent de l’effondrement de la production pétrolière. Celle-ci est actuellement de 250 000 barils au quotidien alors qu’en temps normal, elle atteignait jusqu’à 1,5 million de barils par jour. Chez le voisin égyptien comme en Tunisie, la crise économique est nécessairement due au fort recul du tourisme.
Par ailleurs, les nouveaux dirigeants sont également mis en cause. Issus pour la plupart de formations politiques islamistes, ils n’étaient vraisemblablement pas prêts à endosser d’aussi grandes responsabilités publiques. Cela s’est particulièrement fait ressentir dans la gestion de l’administration et de l’économie des différents pays. Cerise sur le gâteau, le ralentissement économique mondial n’a pas joué en leur faveur. Malgré tout, cela n’empêche pas ses décideurs de poursuivre avec des subventions de produits de bases, afin de se prémunir contre des soulèvements populaires et au détriment des finances publiques.
Selon une étude signée HSBC et publiée en octobre dernier, le printemps arabe a coûté 590 milliards d’euros (787 milliards de dollars) au cours des trois dernières années. Le même auteur a estimé que l’année prochaine, le PIB des sept Etats les plus affectés par ce mouvement – Bahreïn, Egypte, Jordanie, Liban, Libye, Syrie, Tunisie – sera de 35 % à sa valeur s’il n’y avait pas eu de printemps arabe.