Côte d’Ivoire: Des jeunes réclament des comptes à Charles Konan Banny
Ce lundi 22 décembre 2014, des dizaines de jeunes ont manifesté, devant la résidence du Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny. Ils l’accusent de gestion opaque à la CDVR et réclament les comptes des 16 milliards FCFA octroyés par l’Etat ivoirien dans le cadre des activités de cette Commission. Déjà hier dimanche, deux de ces proches ont été interpellés par la police économique.
Une information judiciaire a été ouverte à l’encontre de 2 bras droits de Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), ancien premier ministre ivoirien et ex gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il est demandé à Sylvain Oka et à Arthur Alloco de justifier l’origine des 5 milliards FCFA et des 500 millions sur leurs comptes respectifs.
La justice a découvert sur le compte de Sylvain Oka, cadre de la BCEAO à la retraite, un montant de 5 milliards FCFA dont les origines sont encore ignorées. Selon des sources proches du dossier, des investigations sont en cours pour savoir si une partie des 16 milliards FCFA alloués à la CDVR par l’Etat ivoirien ne sont pas passés par ce compte. Car Mr Oka étant le trésorier de la campagne de M. Banny soupçonne la justice.
Quant à Arthur Alloco, il lui est reproché un trou de 500 millions FCFA, alors qu’il était directeur par intérim de l’Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci). Selon les enquêtes, cette somme a atterri dans une ‘’ banque française, BNP-Paribas ». Lui aussi, devrait s’expliquer sur cet argent.
Dans les rangs de Konan Banny, on y voit en ces interpellation une main politique ce que dément la justice. « Leur interpellation n’a rien de politique » a tenu à dire un officier de police proche de l’affaire. Le porte parole de M. Banny, Franck Sran Kouassi a qualifié de fallacieux et puéril l’argument d’enrichissement illicite, évoqué par la police économique pour mettre aux arrêts Sylvain Oka. Ce sont des « actes qui frisent l’intimidation que nous ne saurions accepter » a-t-il déploré.