Tunisie : Les grèves emportent le secteur des phosphates
Propulsé au cinquième rang mondial en 2010, grâce à une production de 8 millions de tonnes, le phosphate tunisien a amorcé sa descente aux enfers dès 2011. Entraîné par des revendications sociales, et des échauffourées, le secteur du phosphate connaît depuis les quatre (4) dernières années des difficultés majeures.
1 milliard d’euros, c’est le manque à gagner enregistré depuis 2011 par la filière phosphates tunisienne, mais la situation n’est guère prometteuse car aujourd’hui encore, le bassin minier est au ralenti fait remarquer la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), qui s’occupe de la transformation et de la commercialisation des phosphates de la Tunisie.
«Depuis décembre, une nouvelle grève engendre une perte de production de 10 000 tonnes par jour », a déclaré Romdhane Souid, le directeur général du Groupe chimique tunisien (GCT) dont la filiale, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), assure l’exploitation du phosphate. La grève en court, tire son origine de l’échec des négociations avec le gouvernement pour l’attribution des primes de productivité précise Mr Souid, avant d’ajouter que sur les quatre dernières années cumulées, son groupe a réalisé moins de 50 % des gains de 2010.
En 2014, les pertes, ont atteint 20 millions de dinars, soit 8,8 millions d’euros, ceci aggravé par la baisse des cours du phosphate, entamée en 2012 et qui pourrait durer jusqu’en 2025 selon la Banque mondiale.
Le bassin minier de Gafsa, où est exploité le phosphate tunisien est considéré dans le pays comme l’instrument de mesure de l’économie du pays. « Quand le bassin minier va, tout va ! », assure un retraité de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), cité par nos confrères de Jeune Afrique Economie. Certains estiment même que prendre le pouls du bassin donne une idée de la situation économique du pays.
Depuis la révolution de 2011, grèves, sit-in et échauffourées tribales ont paralysé l’activité de la compagnie, plus important pourvoyeur d’emploi dans la région, où le taux de chômage a atteint les 29 %. Actuellement cette filière bat au rythme des revendications sociales et émet un signal alarmant.