Sénégal: Quand le secteur des BTP rime avec malversation financière
Au Sénégal, 75% du financement des BTP n’ont pas de traçabilité. L’affirmation émane d’Elimane H. Kane, responsable du programme gouvernance à Oxfam Sénégal. Les plus grandes malversations financières s’opèrent dans le secteur des Bâtiments et des travaux publics a-t-il déclaré samedi 07 février 2015 à Dakar.
Mr Kane animait une conférence publique sur «La lutte contre la corruption: du verbe à la vertu», ceci dans le cadre des « samedis de l’Economie » de l’Arcade à la Fondation Rosa Luxemburg. Elimane H Kane soutient que les grands travaux comme les autoroutes, les aéroports, les universités, les hôpitaux, ports, les routes sont confiés aux entreprises à des fins purement politique et clientéliste.
Dans sa communication, celui qui est également président de LEDS-Africa et de la section sénégalaise d’Africa 2.0, a fait le lien en les politiques et l’entretien de la corruption. Il a indexé les investisseurs privés étrangers qui seraient à l’origine des malversation, dans le but « de collecter des milliards pour le financement des campagnes électorales à venir». D’ailleurs, il précise appuie que 75% du financement des Btp n’ont pas de traçabilité. Un modus operandi très subtile qui crée «l’émergence des cols blancs et déstructure le tissu social».
Elimane H Kane a expliqué que «tous les organes mis place pour contrecarrer les malfrats tels que l’Inspection générale d’Etat (IGE), l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) et le tout nouvel à savoir l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) sont restés peu dynamiques faute d’application et d’interprétation des textes par les magistrats. Qui eux même lors des procès trouvent des subterfuges pour enfreindre les lois».
Parlant des magistrats, il a indiqué que ces derniers «souffrent terriblement d’un manque de formation à même de déceler, voire trouver les nouvelles méthodes de décaissement obscures et de transfert de capitaux vers les paradis fiscaux qui font trois fois le total de l’aide publique au développement soit environ 50 milliards de francs CFA par an pour l’Afrique».
A ce manque à gagner s’ajoute le clientélisme politique communément appelé « transhumance », qui est une dépravation des mœurs gage tout progrès humain, a conclut Mr Kane.