Centrafrique: Vers la levée de l’embargo sur le Diamant
Le diamant centrafricain pourra être bientôt revenir dans le circuit normal. Une délégation du processus de Kimberley, mécanisme international de certification des pierres précieuses, séjourne actuellement en Centrafrique en vue d’une levée partielle de l’interdiction de la vente des diamants bruts qui frappe le pays depuis 2013.
La mission du processus Kimberley cible particulièrement les régions ouest car étant les moins touchées par les atrocités de la guerre. C’est ce qui explique le fait que dès l’arrivée de cette délégation en terre centrafricaine, elle s’est directement rendue à l’intérieur du pays, précisément dans les localités à l’ouest de Bangui, où l’exploitation du diamant constitue l’activité principale des populations.
La mission présidée par l’Angola, entend y enquêter sur la présence des hommes armés sur les chantiers miniers.Elle veut surtout avoir le cœur net sur la traçabilité du diamant centrafricain et s’assurer que ce n’est pas un produit du sang qui sert à entretenir la guerre dans le pays. En effet, les groupes armés, qui écument les zones diamantifères, arrachent les diamants aux artisans miniers et se les approprient pour s’acheter des armes.
C’est pour cette raison que le Processus de Kimberley a d’abord interdit la vente des diamants de la partie Est du pays car la Seleka ne faisait aucun secret que c’est grâce aux activités minières qu’elle menait sur ce site qu’elle se procurait les fonds pour s’acheter les armes.
Plus de 500 000 Centrafricains s’adonnent à l’exploitation des pierres précieuses, une activité qui fait vivre plus d’un million de personnes et constitue avec, l’exploitation du bois, l’une des principales ressources du pays.
L’interdiction temporaire de la vente des diamants a non seulement porté un coup dur aux populations des zones diamantifères qui vivent actuellement en-dessous du seuil de pauvreté absolue mais elle a également asséché les caisses de l’Etat.
La mission du processus de Kimberley suscite beaucoup d’espoir au niveau du gouvernement centrafricain. Ce dernier espère que la mission pourrait déboucher sur une levée partielle des sanctions.