Ethiopie : Le parc industriel sino-éthiopien de Dong Guan, symbole de délocalisation entre économies

En 2020, l’Ethiopie va inaugurer sa plus importante zone économique spéciale (ZES). Le pays avec le soutien de la Chine vient de poser la première pierre d’une nouvelle ZES dénommée « le parc industriel sino-éthiopien de Dong Guan », qui sera installée dans une banlieue d’Addis Abeba.

Quarante-cinq entreprises devraient être installées, sur une distance d’un kilomètre et demi d’usines à environs 18 kilomètres du centre ville de la capitale éthiopienne. Outre les entreprises, de bureaux et de logements seront érigés sur le site de la ZES. La zone économique spéciale va générer à terme 50 000 emplois et pour se faire, la banque chinoise d’import-export, la China Exim Bank va injecter 400 millions de dollars dans le projet,

Depuis trois ans, la zone est occupée par un fabriquant chinois de chaussures, la société Huajian, à l’origine de ce projet de ZES. « L’Ethiopie ressemble à la Chine d’il y a trente ans », a laissé entendre, Huajian Zhang, le promoteur de cette société.

L’Ethiopie entretient aujourd’hui des relations privilégiées avec Pékin. C’est ce qui explique l’afflux de capitaux chinois rassurés par des lignes de chemin de fer, centrales hydroélectriques, routes, modernisation de l’aéroport ou encore construction du siège de l’Union africaine à Addis Abeba.

Soulignons que l’Ethiopie espère attirer sur ce modèle plus d’un milliard et demi de dollars d’investissements directs étrangers en 2015.

L’Ethiopie est aussi un avant-poste de sa stratégie de délocalisation de la Chine. Avec la hausse des salaires en Chine, 80 millions d’emplois pourraient être délocalisés de Chine continentale vers l’Afrique. Le salaire moyen en Chine est de 3469 yuans, soit 510 euros. Alors que les salaires à l’usine Huajian en Ethiopie tournent eux autour de 28 euros, soit dix-huit fois moins.

Huajian est aujourd’hui un cas d’étude de cette délocalisation entre économies du sud. L’Ethiopie, avec ses 96 millions d’habitants, est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Elle dispose d’une population jeune mais peu éduquée et victime d’un chômage massif. Donc les 50.000 emplois prévisionnels, peuvent contribuer à la réduction du taux élevé de chômage dans le pays.