Algérie : Le « come back » du crédit à la consommation
Suspendu en 2009, le crédit à la consommation fait son retour en Algérie. C’est un décret publié au Journal officiel du pays qui annonce la fin de cette suspension. Sont éligibles au registre du crédit à la consommation tous les produits réalisés ou assemblés en Algérie. Toutefois le gouvernement se garde le droit d’imposer, selon la conjoncture économique, un taux d’intégration minimum.
Le décret rétablissant ce dispositif est exigé depuis des mois par le front social notamment les organisations patronales et syndicales.
Le texte signé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, stipule que ce crédit est réservé exclusivement aux algériens résidents. « Son remboursement ne doit pas dépasser 30 % des revenus du demandeur et sa durée doit être comprise entre trois mois et soixante mois (5 ans) », précise le décret. Le texte poursuit en disant que les produits des opérateurs exerçant une activité sur le territoire algérien et qui produisent ou assemblent des biens destinés à la vente aux particuliers sont tous éligibles au crédit à la consommation.
Certains détails du décret peuvent être complétés par des arrêtés ministériels. Le document publié dans le journal officiel donne la précision suivante : « Si les produits finis importés sont exclus de ce dispositif, le gouvernement algérien se garde le droit d’instaurer un taux d’intégration fixé, en tant que de besoin, par arrêté pour les produits assemblés en Algérie ».
Par cette précision, Alger se veut prudent afin de mettre en évidence un délicat équilibre qui est de stimuler la consommation et la production intérieures tout en maîtrisant autant que possible son commerce extérieur.
Notons que la balance commerciale d’Algérie, est restée longtemps excédentaire, bien qu’en recul au cours des dernières années, elle s’est considérablement dégradée au cours du dernier semestre.
A la fin du mois de mars 2015, son déficit atteignait 1,73 milliard de dollars, avec des recettes d’exportations en recul de 30,1 % à 11,31 milliards. Ceci est le résultat de la chute du cours du pétrole enregistrée depuis la seconde moitié de l’année 2014.