Afrique : Electrification et croissance économique
L’électrification et la croissance économique en Afrique était le thème principal débattu par le Forum Economique Mondial sur l’Afrique du 03 au 05 juin 2015 à Cape Town, en Afrique du Sud.
Les grandes lignes d’une étude dirigée par l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, le ghanéen Kofi Annan et intitulée : « Énergie, planète : saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique », ont été dévoilées lors du panel sur l’évolution de l’Afrique, (Africa Progress Panel).
Il ressort de cette étude que «621 millions d’africains (la moitié des habitants du continent) n’ont pas accès à l’électricité, 60% de l’énergie en Afrique subsaharienne est consommée par l’Afrique du sud, 727 millions d’africains, soit 80% utilisent des combustibles solides principalement du bois de chauffe et du charbon pour faire la cuisine, 600 000 africains meurent chaque année, a cause de la pollution de l’air due à l’utilisation des combustibles solides pour faire la cuisine, 80% des écoles ne sont pas électrifiées. En Afrique les ménages les plus pauvres dépensent 20 fois plus par unité d’énergie que les ménages riches raccordées au réseau électrique».
En analysant les statistiques, le rapport parvient à la conclusion : «Si les tendances actuelles se poursuivent l’Afrique ne pourra pas assurer l’accès universel à l’électricité avant 2080». Suite à ce constat, ont appelé à invertir: «Massivement dans l’électrification pour faire jaillir la puissance énergétique du continent et réduire ainsi la pauvreté et les inégalités».
Parlant du couple croissance économique et pollution, Kofi Annan a été ferme. « Nous rejetons catégoriquement l’idée selon laquelle l’Afrique doit choisir entre la croissance économique et un développement à faible émission de carbone », a-t-il précisé. Et de recommander : « l’Afrique doit utiliser tous ses atouts énergétiques à court terme, tout en construisant les fondations d’une infrastructure énergétique à faible émission de carbone et compétitive ».
L’Afrique génère seulement 2,3 % des émissions de CO2. Un pari sur les énergies renouvelables pourrait bien faire émerger une nouvelle économie et ainsi déclencher la corrélation vertueuse entre changement climatique, réduction de la pauvreté et croissance.