Maroc : Du biogaz pour l’électrification publique
La ville marocaine de Fès, située à 180 km à l’Est de Rabat, a réussi à injecter récemment dans le réseau du parc de l’éclairage public une capacité bioélectrique d’environ 1 mégawatt, une puissance électrique générée par l’usine bioélectrique de la décharge contrôlée, dans le cadre du recours aux énergies renouvelables afin de réduire ses dépenses énergétiques.
Selon le premier adjoint du maire de la ville de Fès, Allal Amraoui, cette capacité représente l’équivalent de 30% des besoins dudit parc, et ce dans l’attente d’alimenter dans les semaines à venir la totalité du parc, par une capacité bioélectrique estimée à 3,3 mégawatts.
« Notre décharge qui est unique en son genre, que ce soit au Maroc ou en Afrique, est classée sur le plan international comme mécanisme de développement propre», a indiqué tout fièrement Allal Amraoui. « Nous sommes pionniers dans la collecte et le traitement de lixiviat recueilli dans les bassins de notre décharge, et donc nous servons d’exemple à suivre pour les autres villes du Royaume», a-t-il ajouté.
Le biogaz, capté par valorisation énergétique utilisée au niveau de la décharge contrôlée de Fès, alimente l’usine bioélectrique implantée sur place, laquelle générera à terme une puissance électrique pouvant aller jusqu’à 5,5 mégawats.
A travers ce projet, la ville veut réduire ses dépenses énergétiques, tout en sauvegardant l’environnement et augmenter la qualité de vie et la santé de sa population.
La ville de Fès qui, à présent, recense quelque 1.200.000 habitants, collecte la totalité de ses déchets et les achemine vers sa décharge contrôlée, laquelle est localisée à 11km du centre-ville sur la rocade de Sidi Hrazem. Il s’agit d’un site qui reçoit entre 850 et 1000 tonnes de déchets par jour.
Ce site se trouve dans une cuve à l’amont du bassin versant sur une couche d’argile de 110 ha de surface et de 80 mètres de profondeur jugé largement suffisant pour assurer l’étanchéité du site contre toute contamination de la nappe phréatique par le stockage du lixiviat et les autres déchets polluants.