Les camionneurs camerounais boudent la capitale centrafricaine
Les camionneurs camerounais boycottent depuis plus de deux semaines, la capitale centrafricaine, Bangui qui commence à souffrir da la pénurie de certains produits de première nécessité.
Les camerounais refusent de desservir Bangui pour protester contre les attaques de groupes armés, qui ont tué l’un des leurs.
Le 18 juillet dernier, le conducteur camerounais d’un véhicule faisant partie d’un convoi qui était escorté par des casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique « Minusca », a été mortellement blessé et son camion pillé, non loin de Baboua, à 500 km à l’ouest de Bangui.
Depuis cet incident, seuls les camionneurs centrafricains, escortés par les Casques bleus de la Minusca, font la navette entre les deux pays. Tous les camionneurs camerounais ont cessé leurs activités à partir de la frontière camerounaise en direction de Bangui.
Suite au boycott des Camerounais, Bangui connait une pénurie de produits de première nécessité accentués par une montée des prix.
Selon les témoignages à Bangui, les prix du ciment, de la farine de blé, du lait en poudre, et biens d’autres produits de base, commencent à grimper et Bangui serait au bord de l’asphyxie.
Vendu à 8.500 FCFA auparavant, le sac de ciment oscille désormais entre 9.000 et 10.000 FCFA selon les lieux. Le sac de farine de blé est passé de 16.000 à 18.000 FCFA, tandis que le lait en poudre connaît une hausse de 200 à 250 FCFA le kilo.
Le salaire moyen mensuel en Centrafrique étant de 26.000 FCFA (40 euros), ces augmentations des prix qui sembleraient anodines, pèsent fortement sur la bourse des ménages centrafricains.
Les camionneurs camerounais exigent des dirigeants des deux pays qu’ils prennent leurs responsabilités, en adoptant des mesures appropriées avant toute reprise de leurs activités.
Principale voie terrestre reliant Bangui au port camerounais de Douala, la route Bangui-Garoua-Boulaï est essentielle pour l’importation de marchandises par ce pays enclavé.