Le limogeage du ministre sud-africain des finances suscite un large débat
C’est avec de une large désapprobation que le milieu économique sud-africain a réagi au limogeage mercredi, du ministre des Finances, Nhlanhla Nene par le président Jacob Zuma.
La mise à l’écart de Nene va plonger l’économie sud-africaine déjà fragile, dans l’incertitude, relèvent les analystes soulignant au passage, que la devise sud-africaine le Rand, a connu ce jeudi un niveau historiquement bas, brisant pour la première fois la barrière de 15 rands pour un Dollar américain.
« Le renvoi d’un ministre des Finances décent, travailleur, respecté en Afrique du Sud et à l’étranger, conservateur sur le plan budgétaire mais réformiste, est un sérieux choc », a fait observer Peter Montalto, économiste spécialiste des marchés émergents chez Nomura.
« Cette décision intervient à un moment où notre économie a de graves problèmes, à un moment où nous sommes sous la menace d’une baisse de notre note souveraine. C’est quelque chose d’irresponsable », estime Dawie Roodt, analyste chez Efficient Group, une société de conseil financier.
« L’annonce surprise, le manque de clarté sur les raisons du remplacement de Nene soulèvent inévitablement des questions sur les motivations de ce changement et les implications sur la politique économique », de l’Afrique du Sud a réagi l’agence de notation Fitch, dans un communiqué.
La semaine dernière, Fitch avait dégradé d’un cran la note de l’Afrique du Sud à BBB-, un échelon seulement au-dessus des catégories spéculatives en raison notamment de la faible croissance.
Selon le communiqué du président sud-africain publié mercredi soir, Nhlanhla Nene doit être réaffecté « à un autre poste stratégique », sans qu’aucune raison officielle. Il a été remplacé par David van Rooyen, un député de l’ANC (le parti au pouvoir), qui a prêté serment jeudi à Pretoria.
Nene, premier noir à occuper le poste de ministre des Finances en Afrique du Sud, avait été nommé en mai 2014 après la réélection de Jacob Zuma à la tête du pays.
Selon l’opposition sud-africaine, la disgrâce de Nhlanhla Nene réputé incorruptible était prévisible, affirmant qu’il vient de payer le prix de ses critiques envers le chef de l’Etat.