Côte d’Ivoire : L’emploi et l’informel placé sous la loupe
Une enquête sur la situation de l’emploi et le secteur informel en Côte d’Ivoire, la troisième du genre, a été lancée lundi, par le premier ministre, Daniel Kablan Duncan.
Considérée comme un maillon faible de la forte croissance économique enregistrée ces dernières années en Côte d’Ivoire, la situation de l’emploi, notamment chez les jeunes fera l’objet de cette étude durant les deux prochains mois. L’enquête vise à mieux apprécier l’évolution de la situation de l’emploi et à obtenir des données en vue d’une bonne prise de décision.
L’étude sera menée par l’Institut national de la statistique (INS) de la Côte d’Ivoire et va coûter 425 millions FCFA, environ 646.000 euros.
En Côte d’Ivoire, le taux de chômage est en dessous des 10%, avec un taux élevé de sous emploi, a relevé le Premier ministre Duncan, lors du lancement de l’enquête.
« Sur la base des critères définis par le bureau international du Travail (BIT), l’enquête emploi 2012 a révélé un taux de chômage de 9,4% et celle de 2013-2014 un taux de 6,4% », a-t-il indiqué. Un niveau confirmé par une étude de la Banque mondiale en décembre dernier, qui estimait à 7% le taux de chômage. Mais le bémol est que ces statistiques englobent ce que les spécialistes qualifient de « sous-emploi », une forme de chômage déguisée dans laquelle les jeunes se contentent de situations de travail peu, voire mal, rémunérées, dans le secteur informel essentiellement, a relativisé M. Duncan.
Le Premier ministre a assuré qu’une « meilleure connaissance du secteur informel permettra assurément de trouver les mécanismes pour entrer progressivement dans une économie moderne, à même d’assurer la compétitivité, donc la croissance, pour la création d’emplois durables, décents et rémunérateurs ».
Selon les résultats de l’étude de la Banque mondiale, deux tiers des emplois en Côte d’Ivoire, sont rémunérés à un niveau moyen mensuel de 65 000 FCFA (99 euros), dans l’auto-emploi ou l’emploi familial, ou encore dans de micros entreprises.