Le Gabon veut mettre fin à l’orpaillage artisanal
L’Etat gabonais veut reprendre en main l’activité aurifère échappant à son contrôle en obligeant les orpailleurs artisanaux à lui vendre leur production.
Face à une situation « anarchique » qui prévaut dans le secteur, l’Etat gabonais a lancé en 2014, un système de collecte pour acheter la production des petits exploitants des mines d’or.
L’idée du gouvernement est d’arriver à avoir « une meilleure visibilité et un meilleur contrôle de l’activité », a expliqué Wesbert Moussounda, le directeur du Comptoir Gabonais de Collecte de l’Or (CGCO). L’encadrement de l’Etat va « améliorer les conditions de vie de nos compatriotes », avec à terme le développement de « petites mines mieux organisées et semi-automatisées », soutient Moussounda.
Mais les petits orpailleurs obligés de revendre leur production à l’Etat se disent perdants affirmant que le contexte n’est pas très porteur. L’or, dont l’exploitation a commencé dans les années 40 à l’époque coloniale, se fait rare et les Gabonais travaillent aujourd’hui sur des sites « de repasse ». Pour trouver un seul gramme, les orpailleurs passent toute une journée.
Six comptoirs ont ainsi été créés dans le pays, que parcourent les collecteurs jusque sur les sites les plus difficiles d’accès. En 2015, les Comptoirs ont collecté 55 kg d’or. Un bilan modeste, alors que l’orpaillage fait travailler environ 10.000 personnes dans le pays, selon l’ONG World Wildlife Fund (WWF) Gabon.
Alors que le Gabon tire l’essentiel de ses revenus de l’exploitation du pétrole, le chômage frappe plus de 30% des jeunes et beaucoup finissent dans le secteur informel comme l’orpaillage artisanal.