Côte d’Ivoire : La porosité des frontières menace la filière anacarde
Près d’un mois après le début de la campagne 2016 de commercialisation de la noix de cajou qui s’est ouverte, le lundi 15 février dernier, les acteurs de la filière demandent à l’état de « fermer » les frontières terrestres.
Ces acteurs ont indiqué ce samedi à Abidjan, que la filière anacarde est confrontée à la porosité des frontières terrestres ivoiriennes, qui provoque la « fuite de la production nationale vers des pays limitrophes ». Pour permettre à la Côte d’Ivoire de maintenir son rang de premier producteur mondial de noix de cajou acquis en 2015, le Collectif des producteurs de l’anacarde de Côte d’Ivoire (COPA-CI), la Fédération nationale des acheteurs de cajou de Côte d’Ivoire (FENAC-CI), le Groupement des industriels de cajou de Côte d’Ivoire (GIC-CI) et le Syndicat des acheteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire (SAA-CI), suggèrent au gouvernement la « fermeture terrestre à toute exportation de la noix de cajou ».
Dans un communiqué, ces 4 organisations disent avoir constaté une « insuffisance d’organisation de la filière, absence de cadre de concertation formel et permanent des acteurs de la filière, porosité des frontières terrestres provoquant la fuite de la production vers des pays limitrophes et particulièrement vers le Ghana ».
«L’intrusion des exportateurs dans des opérations d’achats bord champ, l’augmentation irrationnelle des prix bord champ ainsi que la réglementation contraignante et inadaptée pour les industriels de la transformation », sont des situations que dénoncent le COPA-CI, la FENAC-CI, le GIC-CI et le SAA-CI qui estiment par ailleurs que « les mesures incitatives pour l’atteinte des objectifs de transformation du gouvernement de 100% à l’horizon 2020 », sont insuffisantes.
Afin que les objectifs puissent être atteints, en plus de l’interdiction de toute exportation par voie terrestre, les acteurs de la filière anacarde recommandent «le renforcement du système de traçabilité et de suivi des stocks, le respect des dispositions de commercialisation interne et le renforcement des contrôles au bord champ ».
Les organisations ont également proposé d’autres mesures pour accompagner la transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire.