Le Brexit s’annonce déjà préjudiciable à l’économie britannique
Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni chuterait de 3% d’ici 2020 en cas de sortie du pays de l’Union Européenne (UE) comparé au scénario de son maintien dans l’Union, a averti mercredi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Dans un rapport publié à moins de deux mois du référendum sur le maintien du pays dans l’Union européenne, l’OCDE précise que ces 3% équivaudrait à un coût moyen de 2.250 livres (2.900 euros) par foyer britannique.
Déjà pour le compte de ce premier trimestre, la croissance du Royaume-Uni a ralenti confirmant ainsi les craintes de l’OCDE et du gouvernement britannique. La croissance du PIB au Royaume-Uni a ralenti à 0,4% au premier trimestre de 2016 par rapport au précédent trimestre, a annoncé l’Office des statistiques nationales (ONS) britannique.
Ce ralentissement est notamment la conséquence d’une mauvaise performance de l’industrie manufacturière et de la construction, que n’a pas compensé la bonne tenue du secteur dominant des services, a relevé l’ONS.
A l’approche du référendum du 23 juin sur l’appartenance du pays à l’Union européenne (UE), les économistes se montrent partagés sur l’éventuel impact qu’a pu avoir l’organisation ce scrutin, et son cortège d’incertitudes, sur l’économie dès le premier trimestre.
« Les inquiétudes sur un Brexit ont probablement joué un rôle dans le ralentissement du premier trimestre et vont probablement peser encore plus sur la croissance du deuxième trimestre », estime Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics.
Le ministre britannique des Finances, George Osborne qui milite à l’instar de la majorité des membres du gouvernement pour un maintien de son pays dans l’UE, n’a toutefois pas manqué d’utiliser l’argument économique dans la campagne à moins de deux mois du scrutin. «Le Royaume-Uni continue de croître mais l’OCDE met en garde aujourd’hui sur le fait que la menace d’un vote en faveur d’un départ de l’UE pèse sur l’économie» britannique, a-t-il souligné sur Twitter.
L’hypothèse du ralentissement de la croissance due au Brexit est incertaine, relèvent en revanche, certains économistes. « Nous pensons que c’est prématuré », a commenté Alan Clarke de Scotiabank.