La corruption en expansion galopante dans les pays arabes
L’ONG britannique Transparency International (TI) a publié mardi, les résultats d’une enquête sur la perception de l’indice de corruption dans neuf pays et territoires arabes.
Le rapport pointe du doigt une corruption toujours croissante, avec des pics particulièrement au Liban, plongé dans une crise politique, et au Yémen, déchiré par un conflit tribal.
«Le manque de satisfaction vis-à-vis de dirigeants et régimes corrompus était un catalyseur clé du désir de changement dans la région, en particulier lors des manifestations du Printemps arabe. Cinq ans plus tard, l’étude montre que les gouvernements n’ont fait que peu, pour mettre en œuvre les lois contre la corruption», relève Transparency International, dans son rapport.
Selon le rapport de l’ONG anti-corruption 61% des ressortissants de pays concernés (Yémen, Egypte, Soudan, Maroc, Liban, Algérie, territoires palestiniens, Tunisie et Jordanie) indiquent que la corruption a augmenté durant l’année 2015.
Ils ressortent des données, une grande variation d’un territoire à un autre. « Ainsi, ils sont 92% au Liban, 84% au Yémen et 75% en Jordanie à penser que la corruption a augmenté, contre 28% en Egypte et 26% en Algérie. Parmi les personnes interrogés, 77% des Yéménites et 50% des Égyptiens ont reconnu avoir payé un pot-de-vin pour obtenir un service public contre 9% des Tunisiens et 4% des Jordaniens », lit-on dans le rapport de TI.
Les populations de ces neuf Etats qualifient les actions de leur gouvernement en matière de lutte contre la corruption « de mauvaise ». 91% des Yéménites n’y voient aucun indice positif dans la lutte gouvernementale. Ils sont 62% de Tunisiens a faire la même analyse contre 58% d’Egyptiens.
L’ONG se dit inquiète particulièrement des résultats du Liban, qui sont similaires à ceux du Yémen qui a rapidement glissé dans une guerre civile. « Celui qui nous inquiète particulièrement c’est le Liban (…) le public apparaît très, très critique des efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption et la perception du niveau de corruption dans le secteur public est très élevée », a indiqué Coralie Pring, auteure du rapport, soulignant que ce pays est plongé dans une crise politique, privé de président depuis deux ans et de législatives depuis 2009.