Le black-out numérique décidé par l’Algérie et ses conséquences économiques

Le black-out numérique décidé par l’Algérie et ses conséquences économiques

coupure-internet-algerLa décision du gouvernement algérien de couper internet pour éviter des fraudes au BAC Bis, aura à coup sûr des incidences économiques sur le pays.

La mesure gouvernementale d’imposer un black-out numérique, a ébranlé tout le pays, et en particulier le monde de l’entreprise. Selon des observateurs, s’il est, pour le moment, difficile d’évaluer d’une façon précise les pertes engendrées par la «déconnexion» du pays du réseau Internet, puisqu’elles varient d’un secteur à un autre et du niveau d’usage de la connectivité dans les métiers de l’entreprise, il n’en demeure pas moins que l’impact est bien réel.

A commencer par le secteur des télécoms. Les trois opérateurs de téléphonie mobile (Djezzy, Mobilis, Ooredoo) qui commercialisent depuis fin 2013 des forfaits Internet mobiles, ont dû enregistrer des pertes sèches en termes de ventes de datas. L’opérateur historique, Algérie Télécom, doit s’attendre à des pertes financières d’environ 100 millions de dinars pour une journée sans connexion, si l’on se réfère au bilan de la coupure du câble sous-marin de fibre optique Annaba-Marseille survenue en octobre 2015, établi par la ministre de la Poste et des TIC, Imane-Houda Feraoun.

Ce préjudice peut être très important dans le cas, notamment, des startups technologiques et des entreprises spécialisées dans les services aux entreprises. Les secteurs les plus touchés sont les assurances et les banques ainsi que l’administration, relève-t-on. En plus d’être une journée «chômée payée  d’office» pour ces secteurs, il est aussi «source de perte de clients et de prospects», a expliqué Ali Kahlane, Président l’Association algérienne des fournisseurs de services internet (AAFSI).

Selon M. Kahlane, le coût de cette coupure n’est pas à appréhender seulement sous l’angle des pertes financières subies par les entreprises, mais aussi du point de vue de l’organisation du travail qui a bien évolué depuis l’avènement de l’internet. Le service marketing de certaines entreprises est très actif sur les réseaux sociaux, Facebook notamment. Le bloquer signifierait aussi des pertes en termes d’impact et de visibilité, a ajouté Ali Kahlane.

La presse locale a jugé ce black-out numérique comme une mesure inique et contreproductive.

Agnès Molitor

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