Le FMI suspend son appui budgétaire à la Guinée Bissau
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé la semaine dernière sa décision de suspendre son appui budgétaire à la Guinée Bissau.
D’après les explications de Felix Fischer, Chef de mission du FMI, à l’issue d’une visite d’évaluation en Guinée-Bissau, l’institution de Brettons Wood « accuse » Bissau de « mauvais crédits » de plus de 12 milliards de francs CFA (environ 20 millions USD). Un prêt contracté par le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’ouest, a indiqué le Fonds.
Le FMI a donc suspendu momentanément son aide budgétaire à la Guinée Bissau pour cette année 2016.
Avant d’annoncer la suspension de l’aide budgétaire, le FMI a exhorté le nouveau gouvernement guinéen à travailler pour le contrôle des recettes et des dépenses publiques. Il est demandé aux autorités guinéennes, de procéder à la réduction des dépenses publiques et à l’augmentation des recettes, afin de « combler les lacunes financières relevées dans le budget de l’Etat», a laissé entendre Felix Fischer.
A Bissau, c’est la sérénité dans le camp gouvernemental, à en croire le secrétaire d’Etat au Budget, Orlando Mendes Veigas. « Le gouvernement va travailler avec ses partenaires afin de résoudre ce problème », a-t-il assuré dans une brève déclaration à la presse.
La mission du FMI avait pour objectif d’évaluer la Guinée-Bissau au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Le « mauvais crédit » dont il est question est relatif au Fonds pour la promotion de l’industrialisation des produits agricoles (FUNPI) où des millions de dollars se sont volatilisés entre les périodes 2010-2012. Le FMI et la Banque Mondiale y avaient injecté plus de 20 millions de dollars US sans parler des pertes financières gigantesques des entrepreneurs et commerçants guinéens inhérentes à leurs recettes d’exportation de la noix de cajou, a-t-on appris.
La mission d’évaluation de Felix Fischer a permis aux experts du FMI et les autorités de la Guinée, d’étudier la possibilité de sauvetage financier des banques commerciales et la situation financière.