L’Afrique et le Brexit britannique
Les Britanniques ont voté le jeudi 23 juin 2016, en faveur de la sortie « Brexit » du Royaume-Uni de l’Union européenne, une mesure qui aura à coup sûr, ses conséquences sur l’Afrique compte tenu des relations économiques entre la Grande-Bretagne et le continent noir, surtout les pays membres du Commonwealth dont elle fournit le plus gros contingent.
Le rand, la monnaie sud-africaine est la plus affectée par le Brexit après bien sûr la livre sterling. Le rand sud-africain a dévissé de 7%, sa plus forte chute depuis la crise financière de 2008. Les économistes craignent avant tout, une chute supplémentaire de la devise sud-africaine, déjà faible. Cela aurait un impact immédiat sur les importations et donc sur l’inflation. L’Afrique du Sud importe plus qu’elle n’exporte : alimentation, automobile, produits finis. Avec une devise faible, les prix vont s’envoler au plan interne.
Étroitement lié à l’économie sud-africaine, le Zimbabwe devrait être tout aussi affecté par cet événement sans précédent. Au moins un million de Zimbabwéens résident en Afrique du Sud et ils sont nombreux à envoyer chaque mois l’équivalent de cent dollars à leurs proches restés au pays. Résultat de la mauvaise santé économique sud-africaine, les Zimbabwéens, en bout de chaîne de l’autre côté de la frontière, reçoivent moins de dollars américains.
Les milieux économiques du Nigeria et du Kenya sont aussi inquiets après la victoire des partisans du Brexit. Le Kenya craint par exemple une forte chute de ses exportations de fleurs vers le Royaume-Uni. Les exportations principalement de roses se faisant via des accords commerciaux conclus avec l’Union européenne.
Conclus sous la bannière de l’UE, certains accords commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays africains devront probablement être renégociés. C’est d’ailleurs l’une des principales conséquences du vote britannique en Afrique.
Troisième contributeur du Fonds européen de développement (FED) après l’Allemagne et la France, la Grande-Bretagne ne versera plus les 534 millions d’euros annuels au FED. Et si Londres redirige cette enveloppe vers la coopération bilatérale, les pays africains membres du Commonwealth seront les premiers bénéficiaires, comme le Nigeria, le Ghana, le Kenya, l’Afrique du Sud, même si des analystes estiment que des pays ne faisant pas partie de l’ancien Empire britannique ne seront pas oubliés.
A noter que la Grande-Bretagne a également, d’importantes relations économiques avec l’Angola, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal.