Le Zimbabwe à court de liquidités

Le Zimbabwe à court de liquidités

Prisca MupfumiraLes fonctionnaires Zimbabwéens ne percevront pas à temps leurs salaires en ce mois d’août, le gouvernement du Zimbabwe étant à court de liquidités, va de nouveau, différer le paiement de ses fonctionnaires, a-t-on appris samedi de source officielle à Harare.

« C’est un fait que nous sommes confrontés à des défis en matière de recettes », a indiqué la ministre des Services publics, Prisca Mupfumira, annonçant de nouvelles dates auxquelles les fonctionnaires seront payés.

Selon le quotidien «The Herald», la paie de l’armée, de la police, des enseignants et des personnels de santé, serait versée avec un retard d’au moins une semaine.

Au Zimbabwe, les soldats sont normalement les premiers à être payés, (les 14 ou 15 de chaque mois), mais la ministre a prévenu que l’armée ne serait payée que le 23 août, les personnels de santé le 26 et la police le 30 août. Les enseignants devront attendre le 2 septembre et le reste du personnel de la fonction publique le 5 septembre, a-t-elle ajouté.

Ces retards devraient provoquer un nouveau mécontentement chez les fonctionnaires qui font déjà face à une hausse du coût de la vie.

En juillet, ils s’étaient mis en grève après un retard de plusieurs semaines dans le versement de leurs salaires. Seuls la police et les soldats avaient été payés en juin, le reste du personnel de la fonction publique n’a perçu qu’une fraction (100 dollars) de son salaire.

La grève générale du 6 juillet avait été largement suivie. De nombreux magasins, établissements scolaires et tribunaux étaient restés fermés, tandis que les transports publics avaient été fortement perturbés.

Selon le gouvernement, au moins 80% du budget de l’Etat zimbabwéen est affecté aux salaires des fonctionnaires.

Ce pays d’Afrique australe traverse une grave crise économique depuis les années 2000, suite à une réforme agraire controversée où des milliers de fermiers blancs ont été expropriés au profit de la majorité noire. Cette même année, une forte sécheresse a encore aggravé la situation au Zimbabwe, l’un des pays les plus pauvres et les plus endettés de la planète.

Martin Levalois

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