La Libye nomme un comité de gestion des avoirs de ses fonds souverains
Le gouvernement d’Union Nationale (GNA) libyen a procédé lundi avec le soutien des Nations unies, à la nomination des cinq membres du Comité intérimaire qui a pour mission de gérer les avoirs du fonds souverain du pays estimés actuellement à 67 milliards de dollars (60 milliards d’euros).
«Le comité n’aura pas le droit de céder les actifs de la Libyan Investment Authority (LIA) et devra protéger les droits du Fonds», a indiqué le gouvernement de Tripoli dans un communiqué.
Le comité intérimaire sera dirigé par Ali Mahmoud Hassan Mohamed, a fait savoir Tripoli sans donner d’informations supplémentaires sur cette personne ni sur la durée du mandat du comité. En ce qui concerne sa composition, le communiqué ne fait pas référence aux deux personnalités qui se disputent la présidence du LIA.
L’annonce du comité intérimaire intervient quelques jours après la démission de l’un des deux présidents du Fonds, Hassan Bouhadi, précédemment nommé par les autorités officielles libyennes qui s’étaient installées provisoirement en 2014 à Tobrouk, à l’est de la Libye, après la prise de contrôle de Tripoli par des opposants.
Hassan Bouhadi est en concurrence avec Abdoul Magid Breich, qui a été nommé président du fonds en juin 2013, avant la scission. Il a démissionné de ce poste un an plus tard, pour ensuite affirmer qu’il avait été rétabli dans ses fonctions sur décision d’une cour d’appel.
Le LIA s’est également engagé dans deux procès contre les banques Goldman Sachs et Société générale. Il cherche à récupérer plus de trois milliards de dollars (2,7 milliards d’euros) perdus dans des transactions réalisées sous le régime déchu du colonel Kadhafi. Plus d’un tiers des avoirs du fonds restent gelés dans le cadre des sanctions imposées à la Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2011 pour empêcher que l’argent ne se volatilise.
Le GNA travaille aussi à la réunification des institutions qui ont été scindées par les deux gouvernements rivaux. C’est le cas notamment de la compagnie pétrolière publique, la National Oil corporation (Noc), de la banque centrale et du LIA, le fonds souverain.