Maroc : L’administration publique officialise le CDD
L’administration publique marocaine peut entrer dans un contrat à durée déterminée (CDD) avec certains agents, après la publication au bulletin officiel le 15 août, du décret 2-15-770 relatif au recrutement par contrat dans les administrations étatiques.
Ce décret clarifie les conditions de recrutement sous CDD en prévoyant des contrats d’une durée maximale de deux ans, renouvelables une seule fois. Les candidats doivent justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 10 ans, dans les secteurs public ou privé, ajoute le texte.
N’étant pas soumis aux obligations des concours de recrutement, les candidats seront sélectionnés sur dossier et passeront un entretien oral mené par une commission du département concerné.
S’agissant de la rémunération de ces nouveaux profils de l’administration publique, le décret la fixe à 50.000 dirhams au moment où aucune administration ne sera autorisée à recruter plus de 12 agents contractuels.
Le nouveau décret prévoit également l’introduction du travail contractuel en ce qui concerne l’exécution de certaines tâches temporaires telles que le jardinage ou le gardiennage. Ces contractuels bénéficieront de contrats de durée plus longue et de la possibilité de passerelle vers la fonction publique après l’organisation de concours.
Selon le gouvernement ce décret veut réglementer les recrutements par contrat au sein des administrations publiques, si la nécessité du service l’oblige, sans impliquer la titularisation des agents contractuels dans les cadres de l’administration.
Ce décret n’est pas le bienvenu pour les syndicalistes. Le nouveau texte «fragilisera l’emploi au sein de la fonction publique, divisera les rangs du personnel entre fonctionnaires à durée indéterminée et temporaire», et ouvrira la voie à «la consécration du népotisme et du favoritisme dans la fonction publique», avait dénoncé l’Union marocaine du travail (UMT), en juin dernier après l’adoption du texte par le gouvernement.
La Confédération démocratique du travail (CDT), s’inscrit sur la même longueur d’onde, affirmant que ce projet «menace les acquis des travailleurs marocains», et rejette par conséquent le contenu dudit décret.